À La Nouette, se trouve un terrain de parachutage secret, homologué depuis février 1943 sous le nom de code Baleine. C’est là également que, pour mener à bien les instructions reçues par message de la BBC, le colonel Morice a demandé le 5 juin au bataillon FFI de Ploërmel-Josselin de se rendre, pour constituer la garnison d’un centre mobilisateur.
À la suite des messages radio du lieutenant Marienne, impressionné par les possibilités d’organisation qui s’annoncent, le commandant Bourgoin, chef des SAS français, décide de se faire parachuter sur place avec le reste de son régiment. À sa demande, le colonel Morice invite les bataillons FFI à rallier, par petits détachements, La Nouette et le camp de Saint-Marcel pour y recevoir des armes. Chaque nuit, ce sont ainsi 150 à 200 containers d’armes et de munitions (soit 45 tonnes) qui sont largués et jusqu’à 700 containers le 13 juin. C’est le plus important parachutage de France occupée et même, avec l’atterrissage de quatre Jeeps SAS la nuit du 17 juin, une première mondiale en opération. On estime que 4 000 résistants sont passés par Saint-Marcel pour y obtenir leur armement.
Curieusement, les Allemands ne réagissent pas jusqu’au franchissement de l’entrée du camp par deux tractions de la Feldgendarmerie de Ploërmel, le 18 juin au petit matin. L’alerte est donnée et le maquis qui s’étend sur plus de 800 hectares, défendu par environ 2 500 hommes, doit durant la journée entière essuyer trois attaques successives de troupes toujours plus nombreuses et aguerries. Seul un bombardement aérien, demandé par le commandant Bourgoin à Londres par radio, apporte un peu de répit.