L’ouvrage devient le lieu structurant de l’estuaire de la Vilaine autour duquel plusieurs activités s’installent. La route construite sur le barrage relie directement la commune d’Arzal à celle de Camoël épargnant ainsi aux usagers de la route une dizaine de kilomètres qu’ils devaient auparavant parcourir, franchissant la Vilaine à La Roche-Bernard. Les activités se développent autour du barrage avec l’installation d’un port de plaisance, 3e port du Morbihan, d’un camping et d’une zone artisanale. En 1983, un centre de nature, destiné à accueillir des jeunes, est ouvert par l’association des pupilles de l’enseignement public du Morbihan.
Le barrage a permis la constitution d’une grande réserve d’eau douce en son amont. Une centrale de production d’eau potable d’une capacité de 20 millions de m3, située sur la commune de Férel, alimente le pays de Redon, la presqu’île de Guérande et la presqu’île de Rhuys, permettant de développer ainsi le tourisme balnéaire.
Pour autant, la construction du barrage a fragilisé la biodiversité de cet écosystème très précaire qu’est l’estuaire. En aval, les lâchers d’eau douce du barrage font baisser la salinité de l’eau et modifient l’équilibre du milieu aquatique. Le barrage empêche les civelles (alevins d’anguille) de remonter le cours d’eau en amont, limite la diversité des espèces de poissons dans le fleuve et par ricochet, des oiseaux nichant dans les marais. Aussi, pour faciliter la migration des espèces aquatiques, une passe à poisson est greffée sur le barrage en 1995. Elle permet le passage de diverses espèces de poissons migrateurs (saumons, lamproies et surtout civelles).