• Patrimoine architectural

Sur les pas de Prosper Mérimée, la journée du 24 septembre 1835

Église d'Hennebont, estampe, 19e siècle. Archives départementales du Morbihan, 2 Fi 728

Prosper Mérimée débute sa tournée dans le Morbihan par la visite d’Hennebont. L’église d’Hennebont est le premier monument morbihannais cité dans ses notes de voyages : « on doit réserver son admiration pour le portail, où se découpe une ogive élégante, entourée de riches moulures, et surmontée d’un clocher svelte et gracieux. (…) Elle mérite des éloges sans réserves pour le bon goût et le précieux de ses détails ». L’église sera classée en 1842.

Prosper Mérimée poursuit son périple en direction de Baud et Locminé. Dans une lettre du 8 octobre 1835 adressée au comte de Tromelin, il recommande la visite de ces deux sites : « Je préfère vous conseiller seulement une visite à la Vénus de Quinipili et aux statues de Locminé. (…) La vénus n’a pas de nez et est fort grossièrement sculptée, pourtant il y a dans les hanches les cuisses et le reste un certain sentiment un je ne sais quoi qui a fort satisfait deux hommes, de votre connaissance privés de femmes depuis longtemps. »

Dernière étape de cette journée : Josselin. Prosper Mérimée n’est pas tendre avec cette ville. Déçu par la sélection des érudits locaux, il confie à un ami à propos des monuments morbihannais « si j’avais à vous dire toutes les choses vantées qu’il ne faut pas voir je n’en finirais pas ».
Dans ses notes, il écrit après avoir vu le château de Josselin : « La ville ou plutôt le bourg de Josselin n’a pas d’autre monument qui mérite que l’on s’y arrête ». « on m’avait vanté le château de Josselin comme l’une des merveilles de la Bretagne. Il n’a pas répondu à mon attente. ». Sur le tombeau d’Olivier de Clisson et de Marguerite de Rohan, ses propos sont encore plus sévères : « Il était impossible de le faire de plus mauvais goût ».
Sa vision du patrimoine est subjective à l’instar de ses contemporains. Ainsi, il n’apprécie guère l’époque classique (17-18e siècles) et considère que ne sont dignes d’être élevés au rang des monuments nationaux, que ceux datant du Moyen Âge, de l’Antiquité ou de la Préhistoire.
 

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